Evrard, Philippe – Pierre – Joseph -Ghislain
Courcelles, le 1er janvier 1942
Professeur Philippe Evrard
Philippe Evrard est le fils du fermier Ulysse Evrard, dernier occupant "privé" de la ferme de La Posterie. Cet ancien relais de poste abrite la Bibliothèque communale de Courcelles depuis 1981 et le Centre culturel régional depuis 1984. C’est dans ce lieu remplit d’histoire que Philippe Evrard passa sa jeunesse. Lors de son passage à Courcelles le samedi 13 août 2005, il évoqua la chute qu’il fit dans les escaliers menant à l’étage de l’ancien relais de poste. Il eut le nez cassé. L’accident lui laissa une cicatrice.
Courcelles "La Posterie", lino d'André-Pierre Masquelier
Il nous parla de sa famille. Son père était le fils d’un gros marchand de bestiaux dont la ferme était située à la limite de Courcelles-Trazegnies. Le grand-père paternel de Ph. Evrard importait des bestiaux venant de l’étranger. Ceux-ci étaient convoyés par train jusqu’à la gare de Courcelles-Motte. De là, ils étaient dirigés en troupeau à travers la commune jusqu’à la ferme familiale. Ulysse Evrard fit des humanités latin-grec à Charleroi et ne se destinait pas à la reprise des activités paternelles. C’est presque que contraint et forcé qu’il embrassa le métier de marchand de bestiaux et de fermier. D’ambition modeste et aimant méditer, il se contenta de gérer la ferme que lui avait acheté ses parents afin d’assurer le confort matériel à sa famille et financer les études de ses enfants. Outre le commerce du bétail, la ferme Evrard produisait un peu de lait et de beurre qui était vendu aux gens des alentours immédiats.
La maman de Ph. Evrard, née Yvonne Bizet, était institutrice de formation. Elle n’enseigna jamais. Elle se consacra à ses quatre enfants et à son ménage. Elle aidait également à la ferme. Elle était la fille d’un chevilleur rovien qui acquit une immense fortune entre les deux guerres. Mais, son père retiré des affaires fit de mauvais placements et perdit une grande part de sa fortune. Il fut complètement ruiné après avoir abattu un soldat allemand qui voulait occire un de ses employés d’origine juive. Afin d’échapper aux représailles de l’occupant, il acheta sa liberté aux autorités allemandes avec le reste de ses avoirs.
D’après Monsieur Georges Rousseau, le petit Philippe était un enfant turbulent et très intelligent. Il se rappelle que Philippe Evrard prenait un malin plaisir à se traîner sous les banquettes du tram qui le conduisait à l’école à Charleroi.
Après ses humanités au Collège des Jésuites à Charleroi, Ph. Evrard entreprend des études de médecine générale. Après avoir fait sa première année de médecine aux Faculté universitaires de Namur, il poursuit ses études à l’Université catholique de Louvain. Il devient au cours de sa deuxième année d’université étudiant-chercheur. Il est bien vite remarqué par les professeurs Pierre Baudhuin et Christian De Duve. C’est ainsi qu’il travaillera quelques années dans leur laboratoire de biologie cellulaire pendant ses études de médecine générale. Cependant, il s’intéressera à l’étude des mystères du cerveau humain à la suite du coma d’une personne qui lui était très proche. Il opte alors pour la neuropédiatrie. Il se spécialise à l’Hôpital de la Salpétrière à Paris. Il poursuit sa spécialisation à l’Harvard Medical School et au Massachusetts General Hospital de Boston. Par la suite, il créera , développera et dirigera le Laboratoire de Neuropédiatrie du CHU de l’Université de Louvain en 1969.
En janvier 1966, il épouse une athoise et courcelloise d’adoption, Ghislaine Botteman. C’est Ernest Glinne qui les mariera civilement. Le jeune couple part s’établir à Heverlee (Leuven). Par la suite, ils vivront à Leuven, Paris, Boston, Woluwé-Saint-Lambert.
Depuis 1995, ils vivent à Paris. Cependant, Philippe Evrard reste très attaché à sa commune d’origine. Il a écrit à ce propos : « C’est durant mes 24 années courcelloises que j’ai reçu les éléments de formation à la vie, à la médecine et à la science que je considère comme les plus fondamentaux et les plus importants. J’y ai noué des liens humains, affectifs, amicaux extrêmement solides. J’en garde une profonde reconnaissance et une grande fidélité ».
Le 21 mai 1967, son épouse lui donne un fils, Olivier. Ce dernier est actuellement ingénieur civil de recherche à la Société Canberra Instruments.
En 1995, il part créer à l’Hôpital Robert-Debré de Paris, le Service de Neuropédiatrie et des Maladies métaboliques. Par la suite, il y crée en 1999 le Laboratoire de Recherche INSERM E9935 en Neurologie et Physiologie du Développement dans ce même hôpital.
Lors de la séance d’inauguration du laboratoire de recherche, le vendredi 21 mai 1999, le professeur Evrard fit un exposé traitant du cerveau du prématuré et sa protection.
En 1997, Philippe Evrard est nommé professeur honoraire à l'UCL.
Fonctions qu’il a assuré ou assure encore :
Professeur à l’Université Paris 7 Denis-Diderot (Faculté de Médecine Xavier-Bichat),
Professeur des Universités (1ère classe), UFR (Faculté de Médecine Xavier-Brichat) et praticien hospitalier,
Chef de service au Service de Neurologie pédiatrique et des Maladies métaboliques à l’Hôpital Robert-Debré,
Directeur du Laboratoire de Recherche ISERM E9935 (Neurologie du Développement).
Président du fonds de dotation Robert-Debré.
Responsable scientifique de l’Université médicale virtuelle de Monaco, créée en 2008.
Président du comité de pilotage de la Haute Autorité de santé (HAS) sur la prise en charge de l’autisme.
Lors du quatrième colloque pluridisciplinaire Actualités
sur les explorations du cerveau et du psychisme de l’enfant dont il était
l’un des trois organisateurs, Ph. Evrard traita de la neuropsychologie
revisitée. Ce thème abordait les réseaux neuronaux et la mémoire
développementale, la modulation cérébrale, l’autisme, les syndromes autistiques
et l’épistémologie du cognitivisme.
Paradoxalement,
il est fait membre honoraire étranger de l’Académie royale de
Médecine de Belgique le 24 novembre 2001.
Le mercredi 19 janvier 2005, le professeur Evrard parla du Peuple de milliards de neurones au Collège de la Cité des Sciences à Paris.
Ce professeur émérite se plaint amèrement que l’enfant et la femme enceinte sont les parents pauvres de la recherche médicamenteuse. Les grands groupes pharmaceutiques se préoccupent plus de savoir si … une molécule prometteuse en pédiatrie, on vous demande si elle peut servir à la maladie d’Alzheimer car les médicaments sont faits pour le plus grand nombre – dont une population vieillissante et consommatrice. … Nous suggérons (les pédiatres) que lorsqu’une demande (d’autorisation de mise sur le marché) pour un produit destiné aux adultes, elle soit accompagnée d’une demande pour un produit similaire en pédiatrie.
Prix et distinctions :
- Officier de l’Ordre de Léopold (Belgique) (1988)
- Commandeur de l’Ordre de Mérite (Grand-Duché de Luxembourg) (1989)
- Commandeur de l’Ordre de la Couronne (Belgique) (1995)
- Chevalier de la Légion d’Honneur (France) (2017)
Le samedi 15 octobre 2005, il honore
de sa présence la manifestation intitulée les « Auteurs
courcellois s’éditent... ».
Mme et Mr Ph. EVRARD en compagnie du Dr Louis Marcelle - Courcelles : Fureur de Lire 2005 (photo : Luc Heuchon) |
Le 25 mars 2015, Philippe Evrard donne
une conférence intitulée « L’autisme. Que savons-nous ? Que faisons-nous
? » (2ème partie) pour
le compte de l’Académie royale de Belgique.
Lors d’une cérémonie organisée le jeudi 20 avril
2017, à la Résidence de France à Bruxelles, les insignes de Chevalier dans l’Ordre
national de la Légion d’Honneur ont été remis à Philippe Evrard par Mme Claude-France
Arnould, Ambassadeur de France.
Le Professeur Evrard et Mme l'Ambassadeur de France à Bruxelles le 20/042017 (Photo ambafrance) |
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