vendredi 29 juin 2018

Pascal Feyaerts, poète "aérien"...

En ce mois de juillet 2018, l'actualité littéraire a rattrapé la sortie de cette notice biographique consacrée à mon ami Pascal Feyaerts. Quand vous lirez cet article, un nouveau recueil de poèmes de notre poète courcellois-trazegnien viendra de paraître aux Éditions du Coudrier :

QuintessenCiel / préface de Patrick Devaux ; 
illustrations de Michel Van Den Bogaerde
. -  Mont-Saint-Guibert : Editions du Coudrier

Cet ouvrage est une déclaration d'amour filial, 
un livre sur le deuil, 
un livre sur le questionnement de la Vie après la Vie.
 
C'est une ode dédiée à une mère, une épouse aimante et attentive au bonheur simple des siens dont la Genèse est un accident : une chute sur le dos pendant une période qui se voulait festive, une tétraplégie avec assistance respiratoire et l’Incompréhension de sa famille devant le coup du Sort et toujours l'Espoir d'un mieux. Jusqu'au Jour fatidique... de 2017.

Pascal écrit quelques temps après le décès de sa maman : 

"Maman, 

Le monde s'est séparé de toi
Et pourtant je te sais guérie
Dans la jouvence d'un nouveau jour
Dans l'enseignement d'un nouvel espace
Et dans l'évanouissement du sang
Tandis que malades nous sommes
Du vide que tu as laissé

Faudra-t-il que sereins nous avancions
Comme lentement on le ferait à tâtons
Alors que tout en nous nous invite à pleurer ?
Combien de larmes peut donc contenir un nuage
Avant qu’il ne se mette à pleuvoir ?
Tu nous as laissé ta trace et ton lustre
Ta gentillesse et ta disponibilité
Rien de tout cela n’a trépassé
Même pas toi ni ton regard
Que je revois à l’instant
Comme un souvenir solide

De ne voir que ton ombre
Ne signifie pas que tu n’es plus là
L’envers du soleil est bien plus chaud
Pour une âme que pour un corps
Est-ce pour cela qu’il fait ici si froid
Et que tu nous tiens à distance
De peur que l’on ne se brûle ?

Que tu nous sembles lointaine
Et pourtant à la fois si proche
Encore hier je te tenais la main
Je partageais ton repas et ton vin
Nous bâtissions des églises
Pour y déposer nos peines
Et l’hyménée des rires
Laissait cela à distance

Même douloureuse la séparation n’est qu’illusoire
Et combien fier est le bateau qui comprend
La grandeur de son naufrage
Et aspire à la quiétude comme
A un lieu habitable et étanche

Le ciel a rajeuni depuis ton hiver
En une saison unique et rayonnante
La volupté et la promesse d’une vie augmentée
A pris la place de nos échanges
Et le bonheur qu’aucun être ne peut
Connaître ici-bas t’est enfin délivré

L’univers n’attendait plus que toi pour
Exister un peu plus et un peu mieux encore
Amènes-y tout ton amour et le nôtre
Et qu’ils y scintillent ensemble
Éternellement


La mort de la maman de Pascal a laissé un grand vide dans le cœur de son époux et de ses enfants.OUI !!! Le cœur et non les cœurs... Un seul cœur, un cœur gros "comme ça"
formé de plusieurs cœurs battant à l'unisson.

Venons en maintenant au vif du sujet de notre article : PASCAL FEYAERTS...

Pascal est né à La Hestre, le 18 janvier 1969. Après avoir vécu plusieurs années à Courcelles, il réside actuellement à Trazegnies.


Exposition ACG-ART - Pascal Feyaerts dédicace  -  Photographie Jean-Marie Feyaerts
Notre auteur se définit comme suit : dynamique, motivé, précis et minutieux ayant le sens de l’organisation et des responsabilités. D’un esprit artistique et curieux. Nous ajouterons :  avec une propension métaphysique ...

Cette propension métaphysique pourrait être due au fait que Pascal est né aveugle. Il est un des tous premiers cas mondiaux de guérison du glaucome infantile bilatéral congénital.
Cela a fort marqué ses parents et cela explique peut être la présence d'yeux  dans ses textes et ses dessins.



Pascal Feyaerts a eu une jeunesse sportive et a pratiqué différents sports faisant appel au maniement d’un ballon et surtout du tennis

C’est suite à un emploi d’A.C.S. à la bibliothèque communale de Courcelles que cet assistant en pharmacie de formation est entré « en écriture » et a embrassé une carrière d’employé de bibliothèque. En effet, son premier poème « Le suicide du poète » a été composé en novembre 1993 après son passage dans notre bibliothèque. Ce texte a paru dans la revue « Quai des plumes », revue littéraire éditée par la S.N.C.B.

Pascal entame en 1993 des études d’éducateur spécialisé au C.S.E.A. de Roux mais, cela ne lui convient pas. Quelque chose lui souffle à l’oreille que la profession de bibliothécaire serait plus conforme à son esprit artiste, à sa soif de littérature et à son ouverture sur le monde. En 1995, il s’inscrit donc aux cours donnant accès au brevet à l’IPSMa à Marcinelle.

En 1996, il est engagé à mi-temps en qualité d’employé de bibliothèque par l’Administration communale de Fontaine-l’Évêque et continue à écrire. 

D’un esprit curieux, il s’essaie avec un certain bonheur au dessin et à la peinture. Musicien autodidacte, il a également "bidouillé" plusieurs musiques.






Dessins Pascal Feyaerts

Suite à l’avis éclairé de Carl Norac, il envoie plusieurs textes à l’écrivain Roger Foulon qui n’hésite pas à publier son poème « Carnaval » dans sa revue « Le Spantole » en 1995. D’autres suivront et Roger Foulon l’incite à proposer des textes à la revue « La Pensée wallonne » publiée à Mons. Cette revue publiera notamment « Il devint un grain de sable » en 1999.

En l’an 2000, Pascal se sent prêt à se lancer dans la rédaction d’un recueil de textes, recueil dans lequel , il « s’accouche » en auscultant le monde, rêvant aussi de ciel. Il propose « Claustrophobie ou les rues de Pandémonium » à plusieurs éditeurs.
Les éditions Acanthe lui donne sa chance. Notre romantique est comblé.


Collection Luc Heuchon

Outre ses fonctions à la bibliothèque locale de Fontaine, il gère les dépôts de Forchies-la-Marche  et de Leernes.

Dans le cadre de ses fonctions et du programme de discrimination positive, il s’est occupé de la bibliothèque scolaire de l’école communale des Bonniers de Forchies-la-Marche et s'est donné à fond dans diverses animations.

Le vendredi 22 décembre 2001, il est invité par Jacques Viesvil, écrivain hennuyer bien connu, à son émission littéraire à la radio locale J 600 de Jumet « Poétiquement le vôtre » pour parler de son livre en passe d’être édité. A cette occasion, Pascal nous invite à pénétrer dans son univers et nous apprend être à la recherche depuis l’âge de douze ans de ce qui existe dans l’après vie.

Mais que sa quête de l’au-delà est métaphysique et non religieuse, située entre « désirance et errance ». Jacques Viesvil croit discerner chez Pascal un besoin de solitude. Oui et non, répond notre jeune poète courcellois "car, si nous n'allons pas à la rencontre des autres, nous nous sclérosons." Et, si Pascal ne croit pas en la foi religieuse, il a foi en l’Homme et ce, malgré les errements de Celui-ci.

A l'époque de la parution de « Claustrophobie ou les rues de Pandémonium », j'avais écrit : "Espérons de Claustrophobie ou les rues de Pandémonium  sera suivi d’autres recueils nous permettant d’entrevoir un « paradis », loin des croyances absurdes où l’Homme ne sera plus un prédateur pour l’Homme et la Nature". Car, comme l’écrivit Pascal Feyaerts : « N’y a-t-il point de paradis sans idole et à quoi bon s’atteler à ne construire que des ruines ? »

Mon souhait concernant l'avenir littéraire de Pascal fut exaucé. Mais, l'Homme reste toujours un prédateur pour l'Être humain et la Nature.

En mars 2002 , Pascal participe à Namur murmure. Le samedi 12 octobre 2002, il est reçu avec Annick Solière,  au "Théâtre - poème" à Bruxelles pour parler de son recueil "Claustrophobie..." 

Par la suite, il suit régulièrement les activités du Cercle de la Rotonde et en devint un membre actif jusqu'en 2007.


Flayer - Collection Luc Heuchon



En 2004, il propose des textes à Eric Dejaeger qui les publie dans la revue de poésie"Microbe" éditée à Pont-à-Celles.



Collection Luc Heuchon




Les 24 et 25 octobre 2005, Pascal et auteurs courcellois dédicacent à l'occasion de la Fureur de Lire organisée par la Bibliothèque communale de Courcelles.






Photographies : Luc Heuchon

En 2009, Pascal est mis à l'honneur. Il est reçu au Palais des Académies à Bruxelles car, il figure dans l'anthologie consacrée aux poètes nés après 1968 et édité aux Éditions du Taillis-Prés, maison d'édition de l'écrivain Yves Namur.


Palais des Académies







Réception au Palais des Académies - Photographies Jean-Marie Feyaerts

Après la réception au Palais des Académies, Pascal se met à fréquenter le "Grenier Jane Tony" . C'est un grenier littéraire situé au-dessus du mythique café "La Fleur en papier doré". Haut lieu des arts en général qui a été fréquenté par d'illustres artistes et écrivains comme Magritte, Hergé, les membres du groupe "Cobra", ...

A partir de 2009 Pascal coordonne l'espace numérique de la Bibliothèque de Fontaine-l'Evêque de 2009. Il occupera cette fonction jusqu'en 2017.


A partir de 2010, la publication de recueils de poésie et autres s'enchaîne avec une moyenne d'un recueil tous les ans ou deux ans.

Et 2010 est l'année où notre auteur croise le chemin de la jeune et talentueuse violoniste Marielle Vancamp via un forum. Heureuse rencontre, Marielle tombe sous le charme des textes que Pascal met en ligne sur le forum et les met en musique. Cela donne naissance à un joli spectacle poético-musical et à une démo la même année. 

"Sur un nuage" est né.


Pascal Feyaerts et Marielle Vancamp - Photo Jean-Marie Feyaerts




Malheureusement, les occasions de le présenter sur scène seront rares. Retenons malgré tout la représentation donnée à la salle de "La Bouteillerie" à Fontaine-l’Évêque devant un public conquis. C'était le samedi 5 mai 2012 à l'initiative du Centre culturel de Fontaine-l’Évêque.


Marielle Vancamp en concert à La Bouteillerie - Photo Jean-Marie Feyaerts
En rappel, Marielle rechanta une petite merveille, la chanson "Petit Pierre" qui fit l'unanimité auprès du public. Très joli souvenir !  Un concert intimiste avec en apothéose la chanson Petit Pierre. 




Et, il serait injuste d'oublier la représentation du spectacle qui fut donnée à Thirimont (Strée) par l'Asbl Maison Paroissiale de Strée le 23 mars 2013. A cette occasion, Pascal dédicaça ses deux derniers ouvrages.

Entre 2010 et 2011, Pascal va par deux fois au Botanique à Bruxelles. Une première fois pour y lire personnellement plusieurs de ses textes et  la deuxième fois pour assister à l'écoute de ses poèmes dit par une comédienne et mis en musique classique par Piet Lincken. A cette occasion, notre écrivain fait la connaissance de Joëlle Billy, éditrice du Coudrier. Ce sera le début d'une fructueuse collaboration.



Lecture au Botanique - Assis à droite : Piet Lincken - photographie Jean-Marie Feyaerts

La présence de Pascal à différentes manifestations littéraires est de plus en plus sollicitée : Foires du Livre, lectures vivantes,...

C'est ainsi que j'ai eu le grand plaisir et l'honneur de l'accompagner à la Foire du Livre de Bruxelles en mars 2015.






Autres manifestations : 

Jeudi 17 mai 2007 JUMET : Exposition de dessins avec "Art Gimiacus"

Photographie Jean-Marie Feyaerts

20 mai 2010 IXELLES - Flagey : Voix nouvelles de Belgique : Lecture

février 2012 BRUXELLES - Foire du Livre

19-20 mai 2012 FONTAINE-L’ÉVÊQUE : Printemps des artistes - Exposition de ses œuvres picturales et de ses livres


24-25 septembre 2012 MONS - Mon's Livre : Dédicace
Il a participé également à cette manifestation en 2013 et 2014 

 

Octobre 2013 CHARLEROI (Marchienne-au-Pont - Château de Cartier) : 1er Salon du Livre. Pascal a également participé aux éditions de 2013, 2014 et 2017

 

16 novembre 2013 PONT-A-CELLES : Festival B.D. : Bulles d'Antiquité

Février 2014 - BRUXELLES : Foire du Livre


24-01-2015 COURCELLES : Auteurs courcellois & Contemporains





Photographies Jean-Marie Feyaerts  

Mercredi 18 mars 2015 LIÈGE : Blues-sphère-Lectures

Photographie Nicole Meurant

Mai 2015 TRAZEGNIES : Le château sous les étoiles : Dédicaces. Pascal y participe également en mai 2016.

Vendredi 5 février 2016 BRUXELLES : Foire du Livre - Lectures de textes par des comédiens et tirés du livre de Pascal "Le Miroir aux allumettes"

Samedi 6 février 2016 BRUXELLES : Foire du Livre - Dédicaces 

Vendredi 22 avril 2016 NAMUR : Maison de la Poésie - Lecture de textes

 

Photographie Jean-Marie-Feyaerts

 21 juillet 2016 FONTAINE-L'EVËQUE : Salon des Auteurs et Illustrateurs fontainois

 

Photographie Jean-Marie Feyaerts


Samedi 11 juin 2016 PARIS : 34ème Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice - Stand  Espace Livres et Création / Librairie Wallonie-Bruxelles en matinée Dédicaces et 
en soirée lecture de textes à la Librairie "L'autre Livre".



Photographies Jean-Marie Feyaerts

2017 ARGELES-SUR-MER (France) avec le Centre culturel de Fontaine-l'Evêque : Dédicaces et Lectures de textes



Pascal Feyaerts en dédicace.

Samedi 22  septembre 2018 - Château de Seneffe : Le Livre Penseur : salon du livre laïque : Dédicaces


Au centre de la photo : Pascal et son éditrice, Joëlle Billy - Photographie : Jean-Marie Feyaerts


Depuis cette année, Pascal est désormais membre de l'Association des Écrivains belges de Langue française (AEB). Pour terminer, nous ajouterons à son actif sa collaboration aux revues   "Traversées, Les Élytres du Hanneton, Bleu d'Encre, Le Journal des poètes, Le CHAF, Chloé des Lys".

Notons déjà dans nos agendas que Pascal Feyaerts sera présent à la Foire du Livre de Bruxelles en 2019

Bio-bibliographie

Entretiens avec l'auteur

http://pascalfeyaerts.blogspot.com/

Catalogue...
Exposition "Printemps des Artistes : 19-20 mai 2012 : Ecole A. Bienfait
. - Fontaine-l’Évêque : [S.n.], 2012
. - 1 plaquette 

Mairiaux, Michel

Gens de plume fontainois et auteurs littéraires 
ayant approché l'entité dans leur œuvre
. - Fontaine-l'Evêque : Centre culturel, 2011
. - 34 p. : ill.
. - Pascal Feyaerts : p.16 : ill. 

Namur, Yves

La nouvelle poésie française de Belgique, 
une lecture de poètes nés après mai 68 
. - Châtelineau : Éditions Le Taillis Pré, 2009

. - 596 p.

Viesvil, Jacques

Poétiquement vôtre [Enregistrement sonore] : la poésie 
comme elle s'écrit, comme elle s'écrit / invité Pascal Feyaerts
. - Jumet : Radio J 600, 2001
. - 1 cassette (120')
. - Émission du 22/012/2001

Monographies
 
L’amour en lettre Capitale [Poésie] / préface de Louis Mathoux ; illustrations Véronique Laurent et Fred Van Campenhout
. - Mont-Saint-Guibert : Éditions Le Coudrier, 2012 
. - 60 p. : ill.

Aspérités [Poésie] / préface de Jean-Michel Aubevert ; illustrations de Catherine Berael
. - Mont-Saint-Guibert : Éditions Le Coudrier, 2020
. - 54 p. : ill.

Claustrophobie ou les chemins de Pandémonium / [postface] Jacques 
Dumortier
. -  Leuze : Éditions de l'Acanthe, 2001
. - 43 p.

D’Ils et d’Ailes [Poésie] / préface d’Éric Allard ; illustrations de Derry Turla
. - Mont-Saint-Guibert : Éditions Le Coudrier, 2014
. - 52 p. : ill.

Le Miroir aux Allumettes [Poésie] / préface d’Anne-Marie Derèse  ; illustrations de Frédérique Longrée
. - Mont-Saint-Guibert : Éditions Le Coudrier, 2016
 . - 60 p. : ill. 

Nouvelles en quêtes d'(h)auteur [Nouvelles] / préface d’Eric Dejaeger ; 
illustrations de Nicole Coorens
. - Barry (Belgique) : Éditions Chloé des Lys, 2012
. - 85 p. : ill.

Quintessenciel [Poésie]  /préf. de Patrick Devaux ; ill. de Michel Van den Bogaerde
. - Mont-Saint-Guibert  : Editions Le Coudrier, 2018
. - 56 p. : ill.

Anthologie

Résonances
. - Liège : Éditions Memor, 2006

La nouvelle poésie française de Belgique, une lecture de poètes nés après mai 68 
. - Châtelineau : Éditions Le Taillis Pré, 2009
. - 596 p.


Spectacle Musico-poétique
Sur un nuage [Musique  / musique Marielle Vancamp
2010

Textes dans revues

Microbe


Faut-il . Du Néant
in
"Microbe",
n° 28, Mars 2005, p. [16]
Il y a toujours une japonaise qui suce une lame de rasoir
in 
"Microbe",
n° 31, Septembre 2005, p.[11] 

La Pensée wallonne

Il devint un grain de sable, 
in
« La Pensée wallonne »,
Année, n° 152, 4/1999, p. 25


Le Spantole


Carnaval, 

« Le Spantole »,
39e année, n° 301, 4/1995, p. 177.

Hôpital, 
in
« Le Spantole »,
40e année, n° 304, 3/1995, p. 106-107.

Il disait, 
in
« Le Spantole »,
41e année, n° 309, 4/1997, p. 185.

[Leurs mains…], 
in
« Le Spantole »,
42e année, n° 312, 3/1998, p. 146.

[Tout…] . [Aujourd’hui…], 
in
« Le Spantole »,
43e année, n°315, 2/1999, p. 91.

Tu crois . J’ai appris . Le vent, 
in« Le Spantole »,
44e année, n° 320, 2/2000, p. 85

Divers


Spectacle Musico-poétique
Sur un nuage [Musique]  / musique Marielle Vancamp
2010 

Auteur : Luc HEUCHON - Reproduction partielle autorisée à condition de citer la source.

jeudi 14 juin 2018

Gamache, Octave, Desiré, Ghislain



Trazegnies, le 10 février 1883 - Bellecourt, le 01 mai 1950.

Pseudonyme : Adhémar GAMACHE




Octave Gamache

Octave Gamache est le fruit de l’union d’Hippolyte, Desiré, Gamache né à Trazegnies le 16 janvier 1837 et de Pauline, Désirée Lemal née à Souvret, le 27 septembre 1841.

Dans leur dictionnaire bio-bibliographique des auteurs wallons, Coppe et Pirsoul donnent comme profession à son sujet employé. Cependant, nos recherches ont permis d'établir qu'il fut instituteur en chef des écoles de Bellecourt.

Auteur patoisant, il fit également œuvre d’historien local en coécrivant une histoire de son village d’adoption Bellecourt avec l'Abbé Prosper De Pooter. Cet ouvrage comportant 66 pages ne fut jamais publié.

Mais, il a écrit également quantité de textes en français qui célèbrent son village d'adoption et des textes patriotiques pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après ses études secondaires supérieures, Octave Gamache s’oriente vers la carrière d’instituteur. Le 3 octobre 1901, il entre à l’École normale de l’Abbaye nobertine de Bonne-Espérance.

Ses études se passent dans un univers monacal où les élèves entretiennent les jardins de l’abbaye. Il est vrai qu’un cours d’agriculture fait partie du programme avec entre autre le droit constitutionnel, l’arpentage,… et même un cours de morale.

Son diplôme d’instituteur en poche, Octave Gamache postule à la commune de Bellecourt.

Le Conseil communal bellecourtoit désigne Octave Gamache au poste d’instituteur en sa séance du 25 mars 1906 en remplacement de Victor Brison, démissionnaire. Il est choisi parmi 6 candidats et récolte 5 voix contre 4 voix à un autre candidat.

Octave Gamache vient s’installer définitivement le 8 décembre 1906  à Bellecourt.



Maison communale et Ecoles de Bellecourt - Collection de l'auteur

En 1907, il crée un cours du soir pour adultes. En effet, Octave Gamache pense que l'émancipation de l'homme passe par le savoir. Et, c'est d'une manière tout à fait désintéressée qu' il dispense son savoir aux ouvriers qui n'ont pas eu la chance de fréquenter l'école jusqu'au certificat d'études.

C'est vraisemblablement en 1907 ou 1910 qu'Octave Gamache devient Président d'Honneur de la section de Bellecourt de la "Société d'Instruction populaire de Morlanwelz et des Communes avoisinantes". (1) Il assumera cette "charge" pendant 40 ans.

Cela lui vaudra de se voir décerner la médaille de Chevalier de l'Ordre de la Couronne en date du 8 novembre 1947. Décoration qui lui sera remise en 1948.

Le Conseil communal de Bellecourt du 22 mars 1912 désigne une jeune sous-institutrice venant de Bousval 28 mars 1888, pour l'école communale  des filles. Il s'agit de Mademoiselle Fernande Devienne, née à Baisy- Thy le 28 mars 1888. Elle entre en fonction le 1er avril 1912 et sera nommée le 14 avril 1915.

Fernande et Octave se plaisent et unissent leurs destinées à Bousval le 7 avril 1915.
Le 9 Octobre I9I9, Madame Gamache donne naissance à Bellecourt à une petite fille nommée Valentine, Palmyre, Pauline, Marie-Ghislaine Gamache.


Famille Gamache

Le 22 mai 1920, il devient instituteur en chef et obtient un logement de fonction. C'est assez cocasse vu que l'école primaire des garçons de Bellecourt n'est constituée que d'une seule classe et que c'est Octave Gamache qui assure seul les cours de tout l'enseignement primaire.

Cette situation change en 1922 lors du dédoublement de la classe et avec l'engagement de Georges Dorane qui entre en fonction en octobre 1922.

Un de ses anciens élèves écrira à son propos : "Octave Gamache était doté d’une autorité naturelle qui pouvait passer pour de la sévérité. Il croyait que pour ses élèves tout était possible, car il faisait partie de cette génération qui pensait que le savoir délivrerait les hommes de leurs chaînes en leur apportant le progrès. Il a élevé le niveau de l’école primaire de Bellecourt en promouvant un enseignement sain, scientifique et pratique à la fois. Il a aiguisé le sens et l’esprit d’observation et la connaissance de la nature qui nous entoure."

Comme signaler en début de notice, Octave Gamache est un auteur patoisant. Cependant en  classe, le français correct était de rigueur et le wallon banni. Mais, le "maitre" ne sévissait pas nécessairement quand un de ses élèves employait le patois local.

A ce propos, voici une anecdote racontée par Christian Vanderstocken dans son article Octave Gamache : l'instituteur, l'écrivain, le patriote :

"Un jour en classe, Octave Gamache interrogea l’élève Azelaire du Bois des Maîtres et lui demanda trois mots commençant par « s ». Il lui répondit : scan’çon, scafiôt, scafoteû (caleçon, coquille de moule, chipoteur). L’ouverture d’esprit du maître accepta la réponse mais demanda à l’élève de répondre en français la prochaine fois !"

Comme dit ci-dessus, Octave Gamache était un patriote. Mais, il était également  un homme de cœur.

Pendant la Seconde guerre mondiale, il devint un des membres des plus actifs de l'Œuvre du Colis du Prisonnier de Bellecourt. Il aide à la réalisation de cartes de soutien et démarchages auprès de la population, à l'élaboration des calendriers des luttes de jeu de balle et de la formation des équipes à organiser au profit des prisonniers de guerre.

Il écrira pour le Comité d'Entraide bellecourtois et à l'intention de la population des poèmes. Petite anecdote amusante : une photographie montrant les dames bénévoles du Secours d'Hiver à Bellecourt à la corvée vaisselle fait référence à une dénommée Julie Declève surnommée Julie Gamache car elle était en service dans la famille d'Octave Gamache.

En octobre1942, Octave Gamache entre dans la Résistance en qualité de soldat non armé et agent de renseignements. Il fait partie du célèbre Groupe G. Il distribue également des tracts anti-allemands et des journaux clandestins

Pendant cette période sombre, Octave Gamache publie aussi des textes dans le journal "La Nouvelle Gazette" distribue la presse clandestine.

Après la guerre,Octave Gamache collabore à la revue paroisiale bellecourtoise, l'Echo de Bellecourt du 25 juin 1947 jusqu'à son décès en 1950. Il en fut également le secrétaire.


Remerciements :

Madame et Monsieur Colette et Christian Vanderstocken.
Monsieur Michel Muylaert, Président de la Commission d’Histoire de l’Entité de Manage.


Notes :

(1) La Société d'Instruction populaire avait également une section et une bibliothèque à Trazegnies. Le fonds de livres se trouvait à la Bibliothèque communale. Jusque plus ou moins le début des années 70, il fut annuellement approvisionné et les livres prêtés aux lecteurs.

Sources bio-bibliographiques

Coppe, Paul et Pirson, Léon

Dictionnaire bio-bibliographique… op. cit., p. 168

Lempereur, Emile

Calendrier culturel op. cit., tome 1, p. 16.

Vandereuse, Jules

Le théâtre wallon... op. cit., p. 3940.

Vanderstocken, Christian

Octave Gamache : l'instituteur, l'écrivain, le patriote
in
« Les Cahiers du Grand Manage »,
n° 36, 2004, 9 p.

Vanderstoken, Colette et Christian

L'œuvre du « colis du prisonnier » à Bellecourt pendant la guerre 1940-1945
. - Manage : Commission d'Histoire de l'Entité manageoise, 2009
. - 36 p. : ill.
. - (Les Cahiers du Grand Manage, hors série n° 11, 12/2009)
. - pp. 15 , 17, 19-20, 23-24, 29

Bibliographie


Les ferdaines da Yon-Yon : vaudeville en 2 actes
. - Bellecourt : chez l'auteur,
. - ? p. ; ? cm

Monographie de la commune de Bellecourt / P. de Poorter et 0. Gamache
. - [S.l. : s. n., 1950]
. - 66 p. 30 cm
. - Une note manuscrite donne la date de décès de 0. Gamache

El port det Mariatche Tchophile, ou, Les tribulations de trois étrangers : comédie en 1 acte
. - Bellecourt : chez l'auteur, [1911?]
. - ? p. ; ? cm
. - Créée le 17 Décembre 1911 à Bellecourt par le « Cercle Molière »

El part det Mariatche Tchophile : comédie en 1 acte : patois de Trazegnies
/ par Adhémar Gamache,
I'Tonnia d'Charlerwet",
19e année, n° 38, 20 septembre 1913, p. [3-4].
19e année, n° 39, 27 septembre 1913, p. [3-4].
19e année, n° 40, 04 octobre 1913, p. [3-4].
19e année, n° 41, 11 octobre 1913, p. [3-4].
19e année, n° 42, 18 octobre 1913, p, [3-4].

Enne annonce din l'gazette comédie en 1 acte
. - Bellecourt : chez l'auteur, [1910?]
. - ? p. ; ? cm
. - Créée le 24 janvier 1910 à Bellecourt par le « Cercle
    Molière »

Pour le Drapeau : pièce dramatique
. - [S.l. : s.n. , [19??]
. - ? p. ; ? cm
. - Dialogue autour d’une famille face à l’occupant Allemand
    en 14-18 pour témoigner de la fidélité  au drapeau natoinal

Textes divers :

"Alerte",  poème
"Bel’court", chanson
"La chapelle du Dieu d’en Bas"
"Dans l’Attente….", poème
"L’Epiphanie", texte en prose (1948)
"La Fête Sainte-Barbe à  Bellecourt" texte en prose
"J’aime la neige", poème (1944)
"El’ Fontaine Saint-Jean", poème en wallon  (1944)
"Madame Guinotte", texte en prose (1948)
"Le prisonnier remercie", poème
"La Mort du Roi",  poème
 "Noël du bon vieux temps", texte en prose
"Nos vî, nos vieilles", poème en wallon
"La procession Saint-Jean de 1907 et de 1918", textes en prose
"Souvenir",  texte en prose (1948)

Luc Heuchon - (Tous droits réservés - Reproduction partielle autorisée sous la condition de citer la source)






jeudi 1 février 2018

Norbert Dumonceau, un médecin d'origine souvrétoise à Tournai.

Dumonceau, Norbert, François, Eugène

Souvret, le 24 janvier 1730 – Tournai, 17 mars 1817 (Certaines sources disent 1814)

Norbert était le quatrième enfant de Godefroid Dumonceau et de Marie-Isabelle, Elisabeth Philippe, riches propriétaires terriens. Il était le cadet de la famille. La première mention concernant sa vie nous donne à connaître qu’il suivit des cours de philosophie à Douai en 1749. Avant : rien.

Rentré en Belgique en 1750, il étudie la médecine à Louvain sous l’égide des professeurs Rega, Devillers, Van Rossum, Jacquart et Michaux. Pendant cette période, il est fait trésorier et doyen des bacheliers en médecine. Le 1er août 1753, il défend sa licence.

Ensuite, Norbert Dumonceau repart en France pour suivre pendant deux ans les cours d’anatomie et d’accouchement du docteur Antoine Petit et le cours de pratique de chirurgie d’Andouille à Paris. Par la suite, il suit le cours d’accouchement de Levret, les cours de chimie et de pharmacie de Ruelle.

Norbert Dumonceau revient à nouveau en Belgique et se fixe à Tournai. A partir du 9 septembre 1755, il enseigne au collège de médecine de cette ville. Il sera successivement médecin des pauvres de Saint-Nicaise et de Saint-Piat, troisième médecin pensionnaire de la ville en 1762, deuxième médecin pensionnaire en 1777 et premier médecin pensionnaire en 1785.

Norbert Dumonceau sera également le médecin particulier de S.A.S. le prince du S.E.R. de Salm-Salm, évêque de Tournai, médecin de la ville et des hôpitaux.

Le 5 juin 1768, il épouse une tournaisienne née le 17 octobre 1743, Marie Lemaire. Ils eurent 13 enfants : neuf filles et quatre garçons.

Le premier juillet 1778, le doyen des apothicaires remit aux
« consaux faisant les États de la ville et cité de Tournay » une
copie du prix des médicaments tant simples que composés.
Ce document fut transmis au Collège des Médecins chargé
de l'étudier suivant un plan indiqué par le Magistrat dans sa lettre
d'envoi.

En 1778, le Collège des Médecins de la ville de Tournai charge Norbert Dumonceau ainsi que deux de ses confrères Neve et Robert d'étudier une proposition de prix (taxes comprises) pour les médicaments simples et composés suivant un  plan indiqué par un magistrat dans sa lettre d'envoi afin d'uniformiser les prix des médicaments  suite à la demande des apothicaires de la bonne ville de Tournai.

Ces derniers acceptent. La chose sera terminée le 13 juillet 1779 et il sera remis au Collège des Médecins un long rapport  sur la question. Le 14 juillet 1779, Norbert Dumonceau présenta en détail devant le Collège des Médecins le fruit de ce travail de longue haleine.

Dans ses "Notes pour servir à l'histoire de la pharmacie à Tournai", Edmond Leclair donne des détails concernant ce rapport :

"Les médicaments simples sont divisés en trois classes : ceux
tirés des règnes, végétal, animal et minéral, chaque classe étant
subdivisée en plusieurs articles.
Après ce dénombrement des drogues simples, ils ont étudié
les préparations galéniques et chimiques les plus usuelles qui
devaient se trouver chez les apothicaires, et 'les ont divisées en seize classes.
Après cette mise en ordre des 550 produits simples et des 730
médicaments composés, ils ont attribué un prix à chacun d'eux.
Pour la première partie ils ont vu les taxes des autres villes :
... ; pour la seconde partie, ils ont « scrupuleusement apprécié tous les ingrédiens ».

On comprend que le rapporteur ajoute à ce sujet :
« Je ne puis vous exprimer combien ce travail nous a été pénible et fastidieux ; représentez-vous les détails et les calculs infinis toutefois nécessaires auxquels il a fallu descendre... Un simple coup d’œil sur notre besogne vous fera apercevoir le grand nombre de recherches et de combinaisons que nous avons nécessairement dû faire pour exécuter notre plan ».
Dans cette nomenclature, certains produits tombés en désuétude ont été conservés parce qu'ils pouvaient encore servir. C'est
l'édition de 1772 de la pharmacopée de Lille qui a été suivie ; on
y ajouta quelques médicaments choisis dans d'autres antidotaires."

Pendant plus de dix ans, le rapport fut mis de côté. In fine, la corporation des apothicaires n'en prit seulement connaissance que le 22 juillet 1784. Ce rapport fut accepté  sans observation de par la corporation. Mais, il fallut attendre le 10 janvier 1786 pour que la décision d'imprimer le document soit prise. Son titre : Taxatio medicamentorum, tam simplicium selectorum et débite mundatorum, quam compositorum Galeno-Chymicorum.

Le 12 juillet 1812, la Société médicale d’émulation de la ville de Tournai dont il est un des membres fondateurs et le premier président, est fondée. La société sera dissoute dans le courant de l’année 1833.

Norbert Dumonceau fut considéré de son vivant comme un chercheur de renom et publia de nombreux articles. Vu sa notoriété, il avait de nombreux patients.


Sources bio-bibliographiques

BERNIER (Théodore)

Dictionnaire géographique... op. cit., p. 307 p. 340

Hoverlant, M.

Essai chronologique pour servir à l’histoire de Tournai

Leclair, Edmond

Notes pour servir à l'histoire de la pharmacie à Tournai
In
"Revue d'Histoire de la Pharmacie",
1947, vol. 35, n° 118, pp. 173-

Lefebvre, Gaston

Biographies tournaisiennes des XIXe et XXe siècles
. - Tournai : Archéologie industrielle de Tournai, 1990
. -  303 p. : ill.
. - Dumonceau, Nobert-François-Eugène : p. 86, p. 300

Philipart

Philippe-Norbert Dumonceau
In
« Société historique et littéraire de Tournai », p. 373-376.

BIBLIOGRAPHIE

Articles

Journal de Médecine :

Observations sur les cornes survenues aux cuisses de plusieurs femmes,
Tome 14, 1761, p. 145-161

Observations sur les naissances tardives,
Tome 30, 1761, p. 246

Lettre sur l’extirpation d'un polype utérin,
Tome 33, 1761, p. 538

Observation sur un empoisonnement par le sublime corrosif,
Tome 49, 1761, p. 36

Observation sur un accouchement extraordinaire,
Tome 28, 1768, p. 525-530

Observation sur des vers urinaires,
Tome ?, 1768, p. ?

Rapport d'un accouchement monstrueux,
Tome 28, p. 522-524

Histoire d'un polype utérin,
Tome 29, 1768, p. 519-542.

Lettre à Monsieur Petit docteur-régent de la Faculté de Médecine à Paris, sur une naissance tardive,
Tome 30, 1768, p. 246258

Taxatio medicamentorum, tam simplicium selectiorum & debite mundatorum, quam compositorum galeno-chymicorum, lege artis praeparatorum juxtà codicem specialiter insulensem anno 1772 editum [...] / Platteau, Norbert-François-Eugène Dumonceau, Malbeck, Jan-Baptiste Luc Planchon, Dominique Tonnelier, Malbeck, T.C.J. Rose, Carvin Decourtray, Leje
. - Tornaci : ex Officinâ Adriani Serré [...], 1786
. - [14], 74, [2 bl.] p. ; 4to
. - Lettre de Platteau au collège de médecine ; discours de Norbert
    François Eugène du Monceau à messieurs les proto-médecin et         membres du collège de médecine de Tournai; lettre signée par Malbeck, père, Planchon, Tonnelier, Malbeck fils, T.C.J. Rose, Carvin, Decourtray et Lejeune adressée à messieurs les prévots, jurés, mayeurs et échevins de la ville et cité de Tournai etc. Sig. [p]2 *1 *4 [A]-T2

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