dimanche 15 mars 2020

L'Abbé Henry Lucq, l'enseignement et les mathématiques...


Lucq, Henry, Eugène, Ghislain



L'Abbé Lucq est né à Trazegnies le 21 avril 1884. Enfant déjà, Henry se sent attiré par Dieu et devient enfant de chœur.
Ayant terminé ses humanités au Collège de Bonne-Espérance, il entre au Séminaire à Louvain et obtient le titre de docteur en philosophie thomiste.

Ensuite, il suit des cours de mathématiques pendant un an à l'Université catholique de Louvain.

Le 24 juin 1908, Henry Lucq est ordonné prêtre .

A la rentrée scolaire de 1909, il donne cours de mathématiques à l’Institut Saint-Joseph à La Louvière. Il y enseignera jusqu’en 1926.

Institut Saint -Joseph (la Louvière) - Carte postale Nels
C’est à cette époque qu’il remet à jour un traité d'arithmétique et un recueil d'applications écrits à l’origine par O. Duhaut vers 1894. Ces deux ouvrages sont publiés dans un même volume. 

A l'origine, ce manuel scolaire était destiné  des élèves des écoles moyennes et des humanités anciennes et modernes, des candidats des écoles spéciales, des universités et à l’École militaire de Bruxelles

Cet ouvrage sera traduit en néerlandais et publié par la Maison d’édition Ad. Wesmael-Charlier. Ce manuel sera réédité et utilisé dans l'enseignement secondaire jusqu’en 1960.
Collection Luc Heuchon
Muté au Collège Saint-Augustin à Enghien en 1926, l'abbé Lucq en devient le Principal en 1929. 

Dans sa nécrologie, il est indiqué que notre abbé était un travailleur, hardi à concevoir, persévérant à réaliser.

Pour preuve, il crée au sein du collège une école d’agriculture agrée par le Gouvernement, une section commerciale pour l’obtention du diplôme de comptable et une première scientifique préparant aux écoles spéciales.

Le père Lucq a également une âme de bâtisseur. Il améliore les installations du collège en y adjoignant une infirmerie et une salle de jeux. Il pourvoit également la chapelle de l’école de grandes orgues.

En raison de tout cela, il est fait Chevalier de l’Ordre de Léopold et reçoit la Médaille du Centenaire.

Le père Lucq terminera sa carrière en qualité de curé doyen d’Ath de 1934 à 1936. C'est d'ailleurs à Ath qu'il décédera le vendredi 23 octobre 1936. 

Ce jour-là, deux tremblements de terre eurent lieu aux États-Unis et  l'Union soviétique annonça qu’elle abandonne le principe de la non-intervention dans la guerre civile espagnole.


Sources biobibliographiques


Entretien avec Monsieur Léon Deltenre.

Deltenre, Léonce

Histoire de la paroisse …, op. cit., tome 2, p. 257


Monographies


Leerboek der rekenkunde : ten gebruike van de leerlingen der .middelbare
scholen en der oudere en nieuwere humanoria, der cand1daten voor
technische schalen der universiteiden en voor de krijgschool te Brussel /
0. Duhaut, H. Lucq ; in het Nederlansch bewerkt door M. Crols
. - Namen : Wesmael-Charlier, 1929
. - VII, 296 p. : ill. ; 25 cm

Leerboek der rekenkunde... / 0. Duhaut, il. Lucq ; in het Nederlansch bewerkt
door M. Crols
. - Namen : Wesmael-Charlier, 1934
. - VII, 296 p. : ill. ; 25 cm


Toepassingen bij het « Leerboek der rekenkunde ten gebruike van de
leerlingen der middebare scholen en der oudere en nieuvere, humanoria,
der candidaten voor technische scholen der Universiteiden en voor de
Krijgscbool te Brussel /0. Duhaut, H. Lucq ; Nederlandsche bewerkting
door M. Crols
. - Namen :A.Wesmael-Charlier, 1930
. - 240 p. : ill. ; ? cm


Traité d'arithmétique à l'usage des élèves des écoles moyennes et des
humanités anciennes et modernes, des candidats des écoles spéciales,
des universités et à l'Ecole militaire de Bruxelles ; suivi d'un, Recueil d’
application mises en rapport intime avec la théorie et distribuées en trois
groupes concentriques / 0. Duhaut, H. Lucq
. - 14e éd
. - Namur : Wesmael-Charlier, 1925
. - X, 210 p. : ill. ; 21 cm


Traité d'arithmétique : livre du maître, donnant les solutions des exercices
et des problèmes du «Recueil d'applications»
. - Ed. 1925
. - Namur : A. Wesmael-Charlier, 1926
. - 90 p. : ? cm




François Champdeblés né Franci Gandibleu-Liessens... François Champdeblés

Mon vrai nom est Franci Gandibleu-Liessens, etc ...

C’est ainsi que notre auteur courcellois se présenta quand nous nous rencontrâmes pour la première fois.


François Champdeblés dans "La Sorcière"
C’était à l’occasion de sa venue à Charleroi en octobre 1992 pour présenter son spectacle « Elle savait tout sur Bernadette ».  Ce seul en scène était joué par l’actrice bruxelloise Viviane Collet, dans une mise en scène de l’auteur.


Archives Luc Heuchon
Cette rencontre eut lieu au café-théâtre de la Brasserie, place du Manège après la représentation de son spectacle .

Dans les jours qui suivirent, il se rendit à Courcelles de Bruxelles en taxi alors qu’il avait exprimé son rejet le plus profond de sa commune natale. Localité où, il ne remettrait jamais plus les pieds de sa vie. Même « ad patres ».

Il m’écrivit à ce propos : "Je ne savais pas que Courcelles existait encore, du moins pour moi... et  pourtant..."



Courrier daté du 13 octobre 1992 - Archives  Luc Heuchon
Ceci posé, faisons à présent plus ample connaissance avec celui dont le nom de plume et de scène était François Champdeblés

François Champdeblés est né à Courcelles le 23 septembre 1937. Son père Gaston Gandibleu était géomètre du cadastre. Notre auteur-comédien était apparenté au photographe et sculpteur Camille Balland.

Petite anecdote : à l'adolescence, Franci a posé pour Madeleine Hance(1) et Jean Ransy(2).

Après des humanités anciennes « (fort vagues) et le reste de la formation sur le tas », il a fait carrière comme fonctionnaire au Ministère des Classes moyennes. Quant au service militaire obligatoire à l'époque, Françi fut « réformé ».

En réponse à la question posée concernant sa situation familiale personnelle, il répondit qu’il était  « père célibataire de Arthème Gliksman (eh ! oui, on ne fait plus les enfants avec les livrets de mariage) ».

Du reste, il disait de son fils qu’il était une des personnes les plus marquantes de sa vie. C’est d’ailleurs son fils qui le poussa à écrire sa première pièce alors que François était en convalescence après avoir été opéré d’un cancer en 1989. Cette première œuvre portait le titre « Les matins qui chantent ». 

 
Archives Luc Heuchon
Emballé par l’histoire, son fils Arthème la fait lire par la directrice de « La Samaritaine » qui est conquise à son tour. C’est sur cette scène que la pièce est créée par Arthème, comédien de son état et acteur fétiche de son paternel.


Arthème - Photo extraite du site "Le Jardin de ma soeur"
La pièce fut jouée à Charleroi au Café-théâtre de la Brasserie (3) du 6 au 22 mars 1991. Elle fut reprise les 20 et 21 décembre 1992 au café-théâtre La rose des nuits à Bruxelles.

Ensuite, de nouvelles créations et des reprises s’enchaînent : « Elle savait tout sur Bernadette » à "La Samaritaine" à Bruxelles en 1992.

Il écrit un spectacle"Le Valet de carreaux" qui sera joué par son fils au restaurant "Le Ramponneau". Mais, il ne nous a pas été possible de retrover la date de la création.

A partir de  l'an 1994, les choses changent. Arthème acquiert un ancien béguinage bruxellois situé à l'angle du Quai-au-Bois-à-Brûlé et de la Rue du Grand-Hospice.

Ce lieu chargé d'histoire devient un estaminet qui les vendredi et samedi laisse la place  au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur".


C'est dans ce lieu hautement symbolique et inspirant  pour notre ami François que furent créées ses œuvres postérieures dont notamment "Les Béguines", première œuvre à y être jouée et inspirée par le lieu."

« Les Béguines »  / Texte François Champdeblés ; mise en scène de Stéphane Ledune et Arthème. Créé le 18/08/1995


François Champdeblés dans "Les Béguines"
Le journaliste Pascale Haubruge écrira dans "Le Soir" au sujet de la pièce :

" A l'angle du quai au Bois à Brûler et de la rue du Grand Hospice, se dresse une maison pas toute droite. De la lumière, aux fenêtres, attire le passant. Estaminet du mardi au jeudi, le lieu se transforme en fin de semaine en café-théâtre. Tables de bois, ambiance chaleureuse, service loufoque, cadres dorés entourant des peintures bigarrées... Il fait bon pousser la porte du « Jardin de ma Soeur».

François Champdeblés s'y fait conteur, et dévoile l'histoire des anciens habitants de la demeure. Pourquoi seules les femmes vivent-elle vieilles entre ces murs ? Pourquoi les hommes y meurent-ils systématiquement ? Il fait parler des portraits, une vieille gravure, une malle retrouvée dans le grenier. Il dit Bruxelles au temps des béguines. 

Orage, nuit, crime. Le fantastique est convoqué. Servie par une série de bruitages, l'histoire inventée par le conteur séduit. Elle a le mérite de faire parler les lieux, et de mettre du mystère dans le présent en revisitant le passé de l'ancien béguinage de Bruxelles. 

Cependant, le ton emprunté par le comédien n'est pas toujours exceptionnel, et son rapport avec le public, sur lequel une bonne partie du conte repose, pourrait s'avérer plus naturel. Un endroit à ne pas bouder, pourtant. Mais si vous êtes de sexe masculin, méfiez-vous du regard des femmes. On ne sait jamais. 

Trop de mâles ont payé de leur vie leur orgueil dans ces parages."

« La sorcière » / Texte François Champdeblés ; avec Arthème ; mise en scène de Stéphane Ledune. Création le 23 août 1996 au café-théâtre "Le jardin de ma sœur".


Archives Luc Heuchon
« Deux aurores pour Connie Campbell » / Texte  François Champdeblés ; avec Françoise Mignon ; mise en scène de Jean-Mark Favorin. Création le 1er novembre 1996 au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur".

« La grande Bretèche » d’après Honoré de Balzac / Adaptation  François Champdeblés ; interprétation François Champdeblés (rôle du Docteur Bianchon) , et al.; mise en scène Viviane Collet. Création au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur"le 28/02/ 1997 .

« Pour cueillir la fleur jaune » / Texte  François Champdeblés ;  mise en scène par ses soins avec Brigitte Jacobs et Arthème. Création au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur" saison 1998-1999

« La tour de Nesle » : d'après Alexandre Dumas / adapt.François Champdeblés ; interprétation Arthème , [et al.] ; mise en scène François Champdeblés. Création au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur" saison 1998-1999

« No No Nanette » : comédie musicale / Texte Vincent Youmans ;
adaptation François Champdeblé. Création au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur" l’hiver 2000.

"De begijnen"  / Texte de François Champdeblés ; interprétation Hendrik Olde Juninck ; mise en scène Arthème. Création de la version flamande au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur" le 05/07/2001

"L'empoisonneuse" / Texte et interprétation François Champdeblés. Création
au café-théâtre "Le jardin de ma Sœur" saison 2001-2002.
« Le comte aimait les confitures ou, L’empoisonneuse » : conte / Texte  François Champdeblés. Création au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur" été 2003.

« La revue potagère » : théâtre-cabaret / Textes et interprétations  François Champdeblés,[ et al.] Création au  café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur"  le jeudi 04/09/2003

« On ne peut pas savoir ce que ça peut gueuler un lapin»/ Texte François Champdeblés ; avec Arthème ; mise en scène François Champdeblés et Maggy Souris. Création au  café-théâtre "Le Jardin de ma Soeur" l’hiver 2003.

« Viva la Vida » / Texte Fabian Bolis ; mise en scène François Champdeblés. Création au café-théâtre"Le Jardin de ma Sœur" le 03/11/2004.

 "Damien Valère et 14-18" : petites séquelles d'une Grande Guerre /  Texte  François Champdeblés ; interprétation François Champdeblés et Arthème ; mise en scène Arthème. Création au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur" le 25/06/2005.

« La maison d’Élodie Éloy » / Texte et interprétation François Champdeblés ; mise scène Arthème et Maggy Souris. Création au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur" le 05/02/2006.

 
Maison Wéry (CP Ed. A. Lemaître) - Coll. Luc Heuchon

C'est la ruine de la "Maison Wéry"  à la rue Baudouin 1er (4) vue lors de son "pèlerinage" courcellois évoqué plus haut qui inspira François Champdeblés  pour  l'écriture de "La maison d'Elodie Eloy".



"Je dis, moi, que la poésie se mange" / Texte de Géo Norge ; interprétation Manu De Witt, Mathilde Schennen ; mise en scène François Champdeblés. Jouée  au café-théâtre "Le Jardin de ma Sœur" du 15  au 24/10/2014. 

"Les Perses": d'après Eschyle / adaptation François Champdeblés, Sébastien Fernandez et Thibault Van Den Steen ; interprétation  François Champdeblés (le choeur, 1er des Fidèles, conseiller du roi), [et. al.] ; mise en scène Thilbaut Van Den Steen. Création au café-théâtre "Le Jardin de ma Soeur" le 12/03/2006.


Nous avons également trouvé un autre spectacle écrit par François Champdeblés,  intitulé " Quelque chose de Carmen". Ce spectacle interprété, entre autres, par son fils Arthème a été joué "Au Jardin de ma Soeur. Mais, il n'a pu être situé dans le temps.
A la lecture de l'évocation ci-dessus des œuvres écrites par notre auteur-acteur et de leurs créations, il est à constater que François Champdeblés n'a plus rien écrit ou adapter pour la scène après 2006.

Cependant, il faut savoir que plusieurs de ses œuvres ont été maintes fois reprises  au cours de sa carrière théâtrale par lui et par d'autres et que cela continue encore aujourd'hui. 

Il suffit pour s'en convaincre de se référer au site Web de l'estaminet "Le Jardin de ma Sœur" qui propose bien d'autres excellentes choses.

François Champdeblés était aussi un aquarelliste de talent. Il avait notamment exposé ses œuvres au café « Le Jardin de ma Sœur » du 6 au 16 octobre 1993. L’intégralité de la recette des œuvres vendues fut versée au profit de l’œuvre royale « Le Sou du Vieillard de Bruxelles ».

 
Archives Luc Heuchon
 
Mamelouk et ses éléphants (aquarelle) - Collection Luc Heuchon
Franci Gandibleu-Liessens était également collectionneur de porcelaines de Tournai et de dessins français du XVIIIème siècle.

Notre courcellois, détenteur du titre de Chevalier de l’Ordre de la Couronne, était un homme désabusé par le monde qui l’entourait.

A la question : définissez-vous ?, il répondit : « Je n’ai jamais essayé, Je n’y serais d’ailleurs pas parvenu. De tout manière , à quoi bon ? »

Domicilié à Uccle, François Champdeblés est décédé le 11 juillet 2015

Notes :

(1) Madeleine Hance (1897-1952) : peintre née à Courcelles.

(2) Jean Ransy (1910-1991) : peintre né à Wanfercée-Baulet.

(3) Café-théâtre de la Brasserie : était situé Place du Manège et abritait la troupe "Les Molières et Mocassins".

(4) anciennement la  Maison du Notaire Buchet. Cette maison fut achetée par l'Administration communale de Courcelles à la famille Wéry dans le but d'ériger de nouveaux bureaux. Pour des raisons que nous ne développerons par ici, le bâtiment tomba en ruine et dût être démoli par mesure de sécurité.

Sources bio-bibliographiques

Questionnaire et entretiens

hhtp : //www.lejardindemasoeur.be

L.VdW.

C’est arrivé près de chez lui,
« Weekend-Le Vif »,n° 99/39, vendredi 1 octobre 1999

Une histoire de fantôme,
« Weekend-Le Vif », n°01/35, vendredi 31 août 2001

Une vie gâchée,
« Weekend-Le Vif », n°00/23, vendredi 9 juin 2000