Troye, Raymond -
Ghislain - Renelde
Gouy-lez-Piéton, le 2 juin 1908
- 2003
Raymond Troye (Coll. C. Van Cuter)
|
Raymond Troye est le fils
d’Augustin, mineur et de Léa Hubbart. Il débute dans la vie active en qualité
d’employé. Sa maman est française d’origine.
Raymond Troye enfant (Coll. C. Van Cauter) |
Raymond Troye épousera Yvonne
Montfort qui lui donna une fille. Le jeune couple s’installera au n° 488 A, rue
Jean Jaurès à Montignies-sur-Sambre.
Raymond Troye et son épouse (Coll. C. Van Cauter) |
Appelé sous les drapeaux le 12
février 1927, il s’engage comme soldat volontaire à l’armée pour deux ans. Il
est intégré au 2ème Régiment de Chasseurs à pied. Le 1er
avril de la même année, il est nommé caporal et le 16 avril de l’année
suivante, il est promu sergent. Il rempile pour un an en 1931 et en 1932. Il se
réengage pour une période de quatre ans le 30 juin 1933.
Il devient adjudant par
assimilation le 11 avril 1936 et sous-lieutenant le 26 décembre 1936. Quoiqu'il ne fût pas issu de l’École royale militaire, il prête serment le 4 janvier
1937. Deux ans plus tard, le 26 décembre 1939, il est nommé lieutenant.
Lors de la Seconde guerre
mondiale, le lieutenant Troye fût cité à l’Ordre du Jour de l’armée. : « Commandant de Compagnie énergique, s’est signalé aux combats de la Lys
par son calme, sa belle bravoure et son esprit de sacrifice : le 24 mai
1940, en dirigeant adroitement, au contact étroit de l’ennemi, le repli
prescrit de son unité de la position de la Lys sur celle du canal de
dérivation : le 25 mai, commandant d’une compagnie de premier échelon
soumise dès l’aube à de violents tirs d’artillerie, a contenu l’attaque en
front durant toute la journée et empêché le franchissement du canal dans son
quartier ; débordé sur sa droite dans l’après-midi, coupé de toute
communication avec son commandant de bataillon, a continué la résistance
jusqu’à épuisement de ses munitions, son unité ayant livré un dur combat et
subi des pertes sensibles ».
Capturé aux environs de la Lys
à Deinze, il est emmené en captivité en Allemagne en tant que prisonnier de
guerre. Dans un courrier adressé à son épouse, il écrit avoir perdu des effets
personnels dont son carnet et ses coffres ainsi que son vélo.
Dans un premier temps, il
séjourne quelques jours dans un camp de transit à Dortmund avant d’être
transféré en Bavière à Eichstätt (Oflag
VII-B). Fin août 1942, il est envoyé à Fischbeck (Oflag XD) près de Hambourg.
De nouveau transféré, il passe les deux dernières années du conflit à Prenzlau
(Oflag II-A) dans les environs de Berlin.
Raymond Troye - Eichstätt (Oflag VII-B) (Coll. C. Van Cuter) |
Raymond Troye - Eichstätt (Oflag VII-B) (Coll. C. Van Cuter) |
Raymond Troye écrira quatre
romans, une pièce de théâtre et un recueil de poésie. Deux de ses romans seront
publiés en 1946 et 1947. Il s’agit de « Meurtre dans un oflag » écrit
à Eichstätt et de « Le pharmacien de Chantenelle ».
L’intérêt du roman « Meurtre dans un oflag » réside dans le fait que l’action se
déroule dans le microcosme d’un camp de prisonniers de guerre durant la Seconde
guerre mondiale et raconte au quotidien la vie des prisonniers de guerre.
L’histoire : Après une
représentation théâtrale, un meurtre est commis. André Jadin a été
assassiné !
Francen pense défaillir de
joie ! Son ex-ami d’enfance, son pire ennemi est mort. Sujet à des
pertes de conscience dues à un éclat de shrapnel, Francen se persuade qu’il est
le meurtrier.
Collection de l'auteur |
Un de ses compagnons de
captivité et policier dans le civil, Ledru décide de mener l’enquête et
l’entraîne dans son sillage… L’intrigue est originale. Les preuves matérielles
et les moyens manquent ! Francen est-il coupable ? Ledru le
démasquera-t-il ?
Il est bon de préciser que
« Meurtre dans un oflag » connut une première édition manuscrite déposée
à la bibliothèque de l’Oflag II-A.
Raymond Troye écrit dans son
journal à la date du 18 septembre 1943 :
"J’ai terminé
« Meurtre dans un oflag ». Il ne me satisfait qu’à demi, tant par la
forme que par le fond. Tout ce que nous faisons en captivité est, je crois,
voué à la médiocrité. Je ne suis pas seul de cet avis. Robert Van Nuffel, qui
vient de publier « Prélude » me le disait l’an dernier, quelques
semaines avant notre départ d’Eichstätt. Tout nous dessert, les conditions de
travail, notre état d’âme perpétuellement inquiet et jusqu’à la qualité du
papier que nous employons. Selon moi l’œuvre d’art doit naître dans l’euphorie
et la guerre est son plus grand ennemi".
Fischbeck (Oflag XD) (Coll. C. Vancauter) |
Cependant, il écrira dans
son journal en date du 1er juin 44 :
« Convoqué chez le général
Michiels, un de nos plus hauts chefs, H. avait oublié chez lui mon roman « Meurtre dans un Oflag ». Le
général l’a lu et l’a trouvé beau et intéressant. Je puis sonner à sa porte
quand je veux, il m’aidera à me faire éditer. C’est pour moi un événement
considérable. Le plus élevé de nos chefs s’intéresse à mon œuvre. Quel
encouragement ! Il m’a reproché quelques faiblesses de style. Avec raison.
Je vais tenter de m’amender. »
Deux romans de Raymond Troye seront
édités en 1946 et 1947 : Meurtre dans un oflag et Le pharmacien de Chantenelle. Il a également
deux autres romans, une pièce de théâtre et un recueil de poèmes à son actif. Ces cinq ouvrages n’ont jamais
été publiés. Il s’agit de J’ai tué mon père (roman policier), L’épée
d’argile (roman), Jamais deux sans trois (comédie en un acte) et Les
fontaines perdues (poésies). Ils ont été aussi écrits en captivité.
Rapatrié le 9 juin 1945, Raymond
Troye obtient un congé de repos de trois
mois et rejoint les siens. Pour la première fois, il peut serrer dans ses bras
sa fille.
Le 1er octobre 1945,
il est désigné pour le 1er Centre de Renfort et d’Instruction. Il
est nommé capitaine au 26 mars 1945 (sic) par Arrêté royal du 23 juin 1947 et
capitaine-commandant.
Raymond Troye et sa fille 5 mars 1949 (Coll. C. Van Cuter) |
Par la suite, il donne cours à l’École royale militaire et la Direction de l’Éducation des Forces Armées publiera sa brochure intitulée « De
la tolérance » en 1951. Cette même année, il est promu Capitaine
–Commandant par Arrêté royal du 26 décembre 1951.
Le 1er juillet 1959,
Raymond Troye est admis à la pension.
Collection de l'auteur |
Quelques temps avant sa mort
son petit-fils et sa petite-fille découvrent ses écrits ainsi que son journal
de captivité et son courrier. Après le décès de son grand-père, Hélène Van Cauter contacte les Éditions Labor qui décident de rééditer "Meurtre dans un oflag" en 2006.
Distinctions
honorifiques :
Croix de Guerre 1940 avec
palme.
Médaille commémorative de la
Guerre 40-45 avec 2 sabres croisés.
Médaille du P.G. avec 5
barrettes.
Chevalier de l’Ordre de la Couronne.
Chevalier de l’Ordre de
Léopold.
Sources
bio-bibliographiques
Sources
familiales
Entretien avec sa petite-fille
Catherine Van Cauter.
http://oflag.skynetblogs.be/
Sources
électroniques
Sources
papiers
Hermans, Willy
Petit dictionnaire des auteurs
belges de littérature policière
Heuchon, Luc
Meurtre dans un oflag par Raymond Troye :
Texte d’introduction pour la
partie consacrée à Raymond Troye de l’exposition
« Prisonniers de guerre
courcellois » ayant eu lieu à la Maison de la Laïcité de Courcelles du 11
au 23 mai 2009. Organisation de la Bibliothèque communale de Courcelles.
Bibliographie
De la tolérance
. – Bruxelles : [Ministère
de la Défense nationale], Direction de l’Education des Forces
armées, 1951
. – 32 p.
. – (La vie courante, 44)
Meurtre dans un Oflag / préf.
Par Michiels
. – Bruxelles : Dessart,
cop. 1946
. – 180, 4 p.
Meurtre dans un Oflag :
roman
. - Loverval : Labor, 2006
. – (Espace Nord)
Le pharmacien de Chantenelle
. – Bruxelles : Ed.
Atalante, 1947
. – 283 p.
De Verdraagzaamheid
. –
Brussel : M.L.V., Directie Opvoeding bij de Gewapende Machten, 1951
. – 35 p.
. – (Het
Dagelijks Leven, 44)
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